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Le temps retrouvé dans la thérapie à médiation corporelle

Interview « fibromyalgie espoir » de Sandra ARNAUD GARDAIR par Patricia PENOT.

Dans le cadre de ses travaux d’étude sur la douleur chronique et la fibromyalgie, IPEES recherche des personnes atteintes de ces syndromes et souhaitant expérimenter l’apport de la sophrologie dans l’apaisement de la douleur.

Pour ce faire, nous proposons de participer à une série de 3 consultations gratuites composées d’un entretien préalable, d’une séance de sophrologie et du recueil des résultats observés. Vous serez reçu par Pascal BLANCHARD et Sandra ARNAUD

La durée de chaque séance est de 2 heures maximum. Participation gratuite.
Les séances sont espacées d’environ 10 jours.

Pourquoi coupler sophrologie et fibromyalgie ?

La thérapie psycho corporelle permet de mettre à jour des éléments inconscients qui s’inscrivent dans le corps . Même si les personnes souffrantes consultent au départ uniquement pour apaiser leurs souffrances corporelles, le but des séances ne sera pas forcément de supprimer tous les symptômes douloureux, mais d’ adapter la vie autour de ceux ci en appréhendant autrement la douleur. Ces patientes se trouvent souvent bloquées dans l’attente d’une solution extérieure mais grâce à la médiation corporelle elles pourront être actives dans leur processus de soin et passer de la sensation douloureuse à l’émotion, de l’émotion à la parole, de la parole à l’élaboration symbolique. Elles pourront petit à petit rompre leur isolement, transformer leur mode d’être au monde et élaborer un avenir qui les séduira..

Nous chercherons au cours des séances comment leur redonner goût à la vie, comment les guider vers l’envie de guérir, vers celle d’aller vers le futur et vers un mieux être qu’elle s’autoriserait.

Au fil des séances, la fibromyalgie va leur apprendre à être combatives et à trouver d’autres modes de communication et d’être au monde, des façons plus adulte et plus indépendantes d’entrer dans la vie, ce qui leur apportera davantage de satisfactions et gratification.

Mode d’action de la sophrologie avec la fibromyalgie

Ces patientes ont essayé de nombreux médicaments sans réels soulagements. De fait elles s’orientent alors vers des techniques psychocorporelles, des techniques alternatives voire ésotériques.

Dans le syndrome douloureux chronique, on utilise la sophrologie pour aider le patient à contrôler le désagrément et l’intensité de sa douleur, en évoquant les sentiments qui gravitent autour de celle ci, en utilisant différentes techniques de contrôle, de visualisation, de défocalisation, de substitution sensorielles. Ceci permet de modifier l’impact de la douleur. On pourrait comparer cela à la nage, je suis dans la douleur comme je suis dans l’eau mais je n’y sombre pas, je reste à la surface.

On utilise la sophrologie aussi pour élaborer, d’autres façons d’aborder sa vie, ses émotions, son avenir. Et dans le travail de sophrologie on va pouvoir retrouver la vivance du maternage au travers un rythme régulier de la respiration, de la relaxation à travers le ton de voix berçant et monocorde du thérapeute. Le concernement du thérapeute qui sera validé dans l’écoute bienveillante fera office de holding (la vivance et le concernement).

Dans ce travail sur la pathologie fibromyalgique on partira de la sensation pour aller vers la pensée  (à quoi fait penser cette douleur ? Comment se figure-t-elle ? A quoi ressemble-t-elle, que dit-elle ? Depuis quand est-elle apparue et quel était le contexte de vie à ce moment là?).

Il va falloir, apprivoiser le corps, s’en faire un nouvel ami et permettre aux patientes de constater qu’elles peuvent, grâce à l’utilisation d’une méthode à médiation corporelle, vivre un moment, même bref, sans perception douloureuse, qui sera agréable, et cela va les aider à reprendre confiance dans ce corps et à découvrir des sensations inconnues ou disparues. Elles vont alors percevoir leur corps autrement que douloureux et celui ci pourra devenir une base sur laquelle elles vont s’appuyer pour cheminer vers la pensée symbolique puis analytique. On va pouvoir utiliser pour cela les visualisations, soit pour converser avec la douleur, soit pour utiliser une méthode de soin imaginée par le patient qui va pouvoir déposer sur la douleur un baume, un symbole aidant, soignant.

Les visualisations vont être efficaces aussi pour se représenter un avenir qui conviendra aux patientes, qu’elles auront décidé et dans lequel elles pourront s’investir car elles l’auront préalablement éprouvé dans leur corps lors de ces mises en situations. Comme les visualisations préparent à l’action, en répétant cet exercice régulièrement, l’Etre, le psychisme, le corps pourront s’orienter vers la réalisation de cet avenir.

En séance on exploitera également la part de positif qui est incluse dans chaque histoire de vie et dans chaque situation, en faisant appel à toutes les ressources de l’imaginaire, du souvenir et de l’affectif. Chaque moment heureux pourra être revécu et diffusé. Les cellules pourront s’en imprégner et on va pouvoir créer d’autres réponses, d’autres circuits de réponse. La patiente saura qu’elle est capable de vivre de façon intrinsèque ces instants agréables et ce, sans aucun additif, sans l’aide de personne d’autre, sans recours à une quelconque action.

Bien évidemment c’est l’assiduité à ces méthodes qui favorise l’intentionnalité des changements comportementaux et cognitifs qui s’opèrent alors en pleine conscience

Sommeil et fibromyalgie

Le Dr Gibert Andre (spécialiste des douleurs et des troubles du sommeil) préconise de travailler ensemble sommeil et douleur. D’ailleurs, les zones de contrôle de la douleur et de l’éveil sont très voisines dans la géographie cérébrale.

Il existe un lien important entre qualité de sommeil dégradée et douleur, d’ailleurs, certaines fibromyalgies ont été guéries par médecins du sommeil. Le manque de sommeil augmente la douleur par la modification de la réponse inflammatoire. Dans le cerveau il existe un centre de contrôle et de régulation de la douleur mais dans la pathologie fibromyalgie, on constate une baisse de celui ci. Quand on prive une personne de sommeil, cela entraîne un abaissement du contrôle et régulation de la douleur. Par ailleurs, lorsqu’une personne sans maladie est concernée par d’importants troubles du sommeil, les premières conséquences sont l’apparition de douleurs.

Si douleur est aïgue on ne dormira probablement pas, la douleur aïgue doit être traitée très vite car le lendemain avec le manque de sommeil, elle augmentera.

En cas de douleur chronique, la personne pourra réussir à dormir mais se réveillera beaucoup plus longtemps à chaque fin de cycle (c’est à dire 3 ou 4 fois pas nuit), le ré endormissement sera plus laborieux. Plus on se réveille, plus le système nerveux autonome sera perturbé.
La douleur chronique est un phénomène envahissant, c’est une vraie entité…La personne ne parle pas de son sommeil mais de sa souffrance… Et pourtant, 50 à 90% des douloureux chroniques ont des problèmes de sommeil.

Certains médicaments améliorent le sommeil et permettent un abaissement douleur. Mais souvent les antalgiques ont comme conséquences un abaissement du contrôle de la douleur. La quantité de médicaments consommée par les patientes fibromyalgiques peut aussi fatiguer et entraîner somnolence diurne.

La relaxation a un impact très bénéfique et peut être aussi efficace pour récupérer qu’une sieste.

Histoire de vie et fibromyalgie

L’ anamnèse de ces patientes montre chez nombre d’entre elles un manque de maternage dans l’enfance et dans l’adolescence. Elles ont pu occuper des rôles inversés en prenant en charge leurs parents ou les tâches domestiques, certaines ont subies des négligences, voire des maltraitances. La douleur semble avoir été pour certaines un cri d’appel permettant de recevoir un maternage.

Les médecins qu’elles consultent sont souvent investis d’une forte projection parentale. Alors que peuvent elles ressentir quand parfois, comme lorsqu’elles étaient petites, celui sensé savoir, sensé être suffisamment puissant pour les protéger, ne les prend pas en importance ou en considération. Que ressentent elles quand elles ont l’impression d’exaspérer le corps médical en se plaignant de tout un tas de maux qui peuvent être dénigrés quand on leur répond que c’est dans la tête ou qu’elles sont trop douillettes…..Eh bien certaines ressentent une trahison, un abandon. Il s’ensuit souvent une baisse de l’estime d’elle même, un sentiment de solitude je ne suis pas assez aimable, pas assez importante, vers qui se tourner alors? Comment et quelle identité se construire?

Alors, au lieu de favoriser le développement de l’indépendance et de l’autonomie, elle continuent leur quête d’amour et de reconnaissance. Dans ce cadre, notre travail de thérapeute sera de les aider à transformer leur mode d’expression pour acquérir des fonctionnements d’adultes.

Que leur apprend la fibromyalgie ?

Peut être à retrouver un temps qu’elle n’ont pas connu. Ce temps de l’enfance insouciante et du maternage qui accompagne ce temps là. Mais la maladie semble être un mode de communication peu efficient car d’après elles, cette pathologie éloigne l’entourage et renforce encore la faible estime qu’elles se portent.
Elles se retrouvent parfois sans amis, sans amour, sans travail…Effectivement et c’est inhérent à la nature humaine, le maladie n’est pas attractive à long terme. Au commencement, les personnes extérieures peuvent aider, poussées par des instincts compassionnels, infirmiers, ou sauveurs … mais ensuite il y a un essoufflement et un désintérêt qui s‘installent chez ces personnes aidantes, lorsque leur soutien n’est pas suivi d’améliorations et de résultats.

Cet éloignement des relations rend parfois les patientes aigries, mais il faut prendre an compte que cet éloignement peut aussi être dû à un comportement d’auto-exclusion, de fatigue, de découragement qu’elles affichent, de gêne à demander de l’aide et de renoncement. Du coup, la douleur comme mode de communication, au lieu d’amener le soin qui leur permettrait de guérir psychiquement, en fin de compte les empêche d’oublier leur vécu et de passer à autre chose ce qui a pour effet de favoriser le maintien des troubles psychologiques..

Sophrologie et fibromyalgie