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La Sophrologie et l’addiction

Cette formation peut être prise en charge par le FIF-PL.

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Prochaines sessions:

Jour 1: 2 Avril 2024 / Jour 2: 14 Mai 2024 / Jour 3: 31 Mai 2024

Programme et objectifs pédagogiques Trame 3 Accompagnement des personnes en prise à l’addiction et de leur entourage proche

Une aide considérable est apportée par la sophrologie au cours de la thérapie des addictions. Que ce soit pour l’alcoolisme, les troubles alimentaires, le jeux, la sophrologie permet d’activer d’autres circuits de la récompense et de retrouver progressivement sa liberté.

L’apport de la Sophrologie dans la prise en charge des addictions

 

Addictions  

On dit d’une personne qu’elle a une addiction à un produit lorsqu’elle ressent l’impossibilité de résister aux impulsions à consommer ce produit. Les addictions servent à se protéger contre les affects, les pensées, la relation à l’autre ou encore la rencontre sexuée. Elles permettent une jouissance solitaire et sont une alternance d’excitation-apaisement des tensions internes. On retrouvera chez la personne addict une majorité de comportements ci dessous :

  • préoccupations fréquentes au sujet du produit ou de sa préparation ;
  • intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine ;
  • tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le consommation ;
  • consommation plus fréquente lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles scolaires, familiales ou sociales ;
  • persistance de consommation bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou physique ;
  • tolérance marquée :besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité ;
  • agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

Les protocoles de soin classique sont souvent voués à l’échec avec les personnes souffrant d’addiction, chaque patient a sa propre logique thérapeutique. La première étape sera de comprendre le sens que le patient donne à sa toxicomanie. Une personne qui prend de la cocaïne en souhaitant un sentiment de toute puissance ne sera pas soignée de la même façon qu’un héroïnomane qui prend de « l’amour en poudre ».

Il est nécessaire d’entendre les raisons qui poussent l’usager à vouloir s’arrêter et le sens qu’il donne à cette sortie de la toxicomanie. La consommation est très passionnelle et les patients entretiennent un rapport d’amour/haine avec le produit.

Et surtout, que mettre à la place du produit ou du comportement?

Il n’est pas simple de changer du jour au lendemain et les patients n’envisagent pas forcément un monde sans drogues mais plutôt une vie avec des « consommations maîtrisées » ou à caractère « festif ». Même après un sevrage complet, les personnes continuent à penser de nombreuses années au produit. La guérison s’apparente à un soulagement teinté toutefois de nostalgie.

Par la sophrologie, le sujet pourra retrouver d’autres sources de plaisir internes. Le circuit de la récompense sera stimulé non par des produits mais par la maîtrise de la respiration qui en modifiant le rapport O2/CO2 amènera doucement un état légèrement modifié de conscience favorisant le bien-être et grâce auquel le patient pourra agir sur lui-même, en transformant ses ressentis, ses émotions et ses comportements. Nous aiderons le patient à retrouver l’estime de lui-même par la reviviscence (en visualisation) d’actions passées ou présentes ayant satisfait son être. Cette satisfaction entraînera un ressenti corporel pouvant être recontacté en séance.

Petit à petit ces ressentis pourront être diffusés plus longuement dans le temps. Avec le sevrage et le travail thérapeutique arrivent parfois des montées d’angoisse et des peurs. Ces peurs tournent souvent autour de la reprise de la vie quotidienne : comment retrouver une vie normale, refaire les démarches nécessaires, construire des relations stables, retrouver ses proches…Comment se séparer du « milieu » ? Lorsque le toxicomane tente de se reconstruire il se trouve généralement dans le même milieu qu’avant. Il est alors très difficile de ne pas rechuter en fréquentant les mêmes lieux et les mêmes personnes.

Nous travaillerons en sophrologie sur le changement et la résistance au changement et aiderons le patient à trouver des capacités à remplacer ses anciennes habitudes par d’autres qui pourront remplir le vide que la drogue aura laissé. Pour cela, l’entretien motivationnel est une importante ressource. Enfin le travail sur l’agressivité sera particulièrement important; il s’établira après avoir pris le temps de libérer les affects de tristesse. Le toxicomane masque souvent son agressivité et sa colère.

La sophrologie favorisera le recentrage sur le vide : apprendre à écouter son corps, à ne rien désirer, à vivre le moment présent dans le silence….De ce silence, ce vide, naitront les rêves et la créativité éclairant petit à petit un nouveau chemin.

Le fait de retrouver le rythme et le cadre régulier des rendez vous thérapeutiques favorise l’apaisement du psychisme.

Lors des séances, la répétitivité des respirations et de la lecture corporel vont permettre de retrouver une structuration du temps tout autant qu’un sentiment de continuité d’être.

Grâce à la modification de l’état de conscience, ou « état sophronique » une sensation de bien-être (notamment liée au relâchement du contrôle sur soi) emplira le patient et apaisera son anxiété. L’alcool produit également sur le psychisme une modification de l’état de conscience mais beaucoup plus négative puisqu’elle sert à échapper à certains aspects de la réalité. En séance au contraire, le patient pourra reconnaître la réalité apaiser les émotions qu’elle déclenche et l’affronter alors de façon plus constructive.

Différents points seront essentiels à travailler :

  • Traiter les mouvements dépressifs et la culpabilité surgissant souvent après l’acceptation de la maladie ;
  • Réussir à parler de ses expériences, ses dérives, son amour/haine pour le produit ;
  • Gérer ses émotions, en profiter et ne plus s’en sentir submergé. Les mettre alors au service de son développement, de son épanouissement ;
  • Apprendre à différer la satisfaction pour appréhender la gestion de la frustration ;
  • Comprendre et apaiser la menace de séparation dont souffre la personne alcoolique en lui donnant les outils nécessaires pour trouver un état d’autonomie affective ;
  • Et combattre encore et encore pour se respecter, ne plus se mentir ni se trahir soi même.

https://www.youtube.com/watch?v=wpgSnDWMx14

https://www.youtube.com/watch?v=QeVO2-MyPf8

Alcoolisme

La croyance collective incite à penser que l’alcoolisme est directement liée à la quantité d’alcool absorbée. Nombre d’études tendent à démontrer qu’il peut en être autrement.

La dépendance est en fait davantage liée au lien que l’individu entretient avec le produit, ce qu’on qualifie de lien de dépendance. C’est principalement l’incapacité de la personne à s’arrêter de boire. On observe diverse formes de dépendances, certaines ne sont pas quotidiennes. La question à se poser est « quelle que soit la façon dont je consomme (quantité, fréquence), puis je modifier ces habitudes voire me passer de cette consommation, puis-je m’abstenir ? Quelles difficultés cela occasionnerait-il (stress, irritabilité, problèmes au sein du foyer, de la vie sociale et professionnelle etc…).

Résumé de l’action des drogues

Les drogues agissent sur le système nerveux central et peuvent être soit sédatives, de ce dernier, soit stimulatrices soit perturbatrices.

  • Les drogues sédatives sont l’alcool et les opiacés. Ces derniers sont dérivés de l’opium (morphine et codéinés, héroïne, méthadone, subutex), ils ont un effet antalgique, anxiolytique, antidépresseur, désinhibiteur, ralentisseur et procurent une forte sensation de plaisir. Leur potentiel addictif est très élevé ;
  • Les drogues stimulatrices du système nerveux sont la nicotine, la cocaïne et le crack, les amphétamines, l’ecstasy. Elles ont en générale (dans une moindre mesure pour la nicotine) action anesthésique, anorexigène et surtout hyperstimulante : elles excitent et donnent une sensation d’euphorie et de toute puissance intellectuelle et motrice. On ressent une disparition de la fatigue et de l’appétit, avec en plus pour l’ectasy un pouvoir aphrodisiaque ainsi qu’une facilitation de la relation et un sentiment de bonté de partage ;
  • Les drogues perturbatrices du SNC sont le cannabis, le Lsd, les champignons et plantes hallucinogènes
    Le canabis a un effet immédiat de détente et relâchement musculaire. Il y a des modifications des perceptions (temps espace) un accroissement de certaines potentialités sensorielles (ouë, toucher), une diminution de la mémoire immédiate et de la concentration. Modification de la vigilance, des reflex et parfois de l’acuité visuelle. Des illusions voire des hallucinations sont possibles ;
  • Le cannabis peut être orexigène et inducteur du sommeil.

Soigner les addictions par la sophrologie